Bilan de ces presque 3 semaines de presque confinement

Bilan de ces presque 3 semaines de presque confinement

Je rédige ces lignes alors qu'il est 4h30 du matin. Je n'ai pas eu de mal à me réveiller à 4h, je ne règle plus l'alarme de mon smartphone. Il faut dire que la situation dure depuis plus d'un an maintenant, et que ces précieuses heures grattées dans une journée "normale", avant la tornade, sont mon seul moment de calme, certes studieux mais sans bruit.

Comme beaucoup de femmes, je jongle entre mon métier et ma famille, et alterne entre mon ordinateur, mon téléphone, Slack, WhatsApp, les visio, powerpoint et excel, les cahiers scolaires, le caddie du supermarché et mes casseroles. Pourtant mon entourage m'aide, mon époux est très impliqué, les clients et mon équipe conscients de ce que veut dire travailler avec des enfants "dans les pattes", beaucoup ont "les mêmes à la maison".

Certes, je traine moins sur les réseaux sociaux, les soirées Netflix sont un lointain souvenir et je n'ai pas réussi à finir un seul livre (autre que l'histoire du soir, quand c'est mon tour pour endormir mon fils). Mais mon monde se maintient, mon famille est épanouie, mon équipe n'a pas (encore) craqué, et les clients ne se plaignent pas. Alors pourquoi ce sentiment me submerge parfois d'être à la fois une mauvaise professionnelle et une mauvaise mère? A quoi revient cette 2nde nature de vouloir se mettre toujours plus de pression? Pourquoi cette impression que ce n'est pas assez, pas parfait?

Avec mon café (très matinal), j'ai souhaité partager avec vous ma démarche de lâcher prise, celle d'accepter qu'être "good enough", suffisamment bon, est une autre forme d'excellence. Difficile quand on veut que son équipe atteigne les objectifs, et qu'on se réjouit de mesurer les indicateurs de performance de chacune des missions. Difficile quand on veut un appart' bien rangé, des enfants épanouis et bien nourris, un corps de rêve et une vie de couple sans vagues. Et puis, la révélation, la crise sanitaire s'est introduite dans nos foyers et a tout bouleversé. Alors pour ceux et celles qui ont eu le courage de me lire jusque-là, 5 principes de gestion de crise qui sont ma bouée de sauvetage:

1- Ménagez-vous : on ne se lance pas dans un sprint comme on se lance dans un marathon. Se préparer en gestion de crise, c'est connaitre ses forces et surtout ses faiblesses pour ne pas dépasser les seuils de rupture. et justement, c'est parce que les enjeux sont importants, parce que le rythme est infernal qu'il faut prendre le temps, définir son rythme, son tempo.

2- Hiérarchisez : si tout vous semble important, c'est que vous n'avez pas fixé vos priorités. Dans une situation dégradée, l'objectif est de hiérarchiser les priorités à la fois en termes d'importance et de degré d'urgence. Check-lists, to do lists ou encore matrice d'Eisenhower (https://fr.wikipedia.org/wiki/Matrice_d%27Eisenhower), tous les moyens sont bons pour vous aider à définir des objectifs atteignables et satisfaisants (allant du "good enough" à l'excellence)

3- Communiquez : à la fois vos difficultés, vos joies ou encore votre reconnaissance. Si vous ne dites pas ce que vous ressentez ou ce dont vous avez besoin, personne, même votre n+1, pourtant si attentif, même votre conjoint qui vous connaît comme sa poche, personne, ne pourra deviner votre besoin non exprimé. Communiquer, c'est aussi partager, être à l'écoute de l'autre, et le meilleur moyen de souder une équipe, une famille.

4- Comptez sur vos alliés : ne refusez aucune aide. Certes c'était votre tour de faire les bains, mais cette présentation a été plus dure à préparer que prévu, cette réunion s'est éternisée, ou encore vous avez des écarts inexpliqués dans vos tableaux excel. Laissez votre égo au placard. Accepter l'aide, c'est passer au-delà du reproche entendu "c'est encore moi ce soir qui doit m'occuper de tout", ou celui d'un collègue "une fois de plus, la mise en forme et l'envoi au client tombent sur moi". Oui, ce n'est pas une compétition, vous vous organiserez mieux la fois prochaine.

5- Garder l'oeil rivé vers la sortie de crise : Penser à l'après-crise c'est aussi se donner les moyens de s'extirper d'une situation tendue en pensant qu'un monde autre est possible, et que nous contribuons dès aujourd'hui à le créer, en mettant en pratique nos valeurs, ce qui nous donne envie de nous lever chaque matin. Alors demandez-vous ce que vous souhaitez que votre famille, que votre équipe ou que vos clients retiennent quand la pandémie sera derrière nous, et surtout comment y arriver.

Et la cellule de crise dans tout ça? Peut-on parler de principes de gestion de crise sans évoquer la cellule de crise? Ce que les confinements successifs nous apprennent, c'est qu'aucun modèle de cellule de crise n'est fait pour tenir face à des "crises hors cadre", celles qui ne ressemblent en rien à ce qu'on a anticipé. Alors, plutôt que de conclure sur l'organisation de crise, prenons le pari de la désorganisation, celle qui permet le lâcher prise, l'expression sincère, l'improvisation, la créativité, celle qui renforce les synergies plutôt que la coopération, celle qui n'a pas peur de faire une pause, sans se reprocher d'avoir déserté, celle qui relativise le superflu pour se concentrer sur l'essentiel. Mais l'essentiel ne se lit pas sur un écran d'ordinateur, il se cherche au plus profond de soi.
 

Photo : © Charles Deluvio

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